Voici la premier partie d’un article publié dans la revue « Le point en administration de l’éducation » Vol 15 No 2.
Impossible de parler des médias sociaux sans aborder la question des appareils mobiles. Alors que dans les établissements postsecondaires la présence des ordinateurs, tablettes numériques et téléphones mobiles appartenant aux étudiants sont entrés dans les mœurs (ou à tout le moins tolérés), la chose est très différente lorsqu’on observe le précollégial. Dans les quelques lignes qui suivent, je vous propose une réflexion sur les médias sociaux, une posture face aux technologies de l’information et de la communication (TIC) et finalement un partage d’expérience sur la gestion des nouveaux outils liés aux technologies. Dans les prochaines lignes, le terme appareil mobile fera référence à tout type d’appareil portatif permettant de se brancher à un réseau sans-fil ou disposant de sont propre accès au réseau internet.
Un historique nécessaire
Un petit peu d’histoire pour situer l’apparition des médias sociaux. En 1995, une compagnie de communication québécoise connue fiançait un projet pédagogique audacieux consistant à permettre à des élèves de différentes écoles de clavarder en temps reel dans des «chambres de «chat»» à l’aide d’avatars ressemblant à des boules de billard (The Palace). Nous étions alors aux balbutiements du courriel et de l’Internet et déjà des formes d’applications « sociales » faisaient leur apparition. L’avènement d’ICQ permit la gestion de listes de contact, donnant une tout autre dimension à ces échanges en popularisant le clavardage en ligne. Par la suite Yahoo et MSN devinrent si populaires auprès des élèves que la majorité des institutions choisirent de bloquer l’accès à certains sites et à certains protocoles de transferts à l’aide de systèmes de contrôle. En ces temps reculés (il y a 10 ans … ce qui énorme en terme de technologie) ces systèmes de contrôle se contentaient de gérer les machines appartenant à l’institution. C’est la glorieuse époque des laboratoires fixes, des appareils uniformes et donc d’un contrôle absolu (ou presque) des utilisateurs. Puis, deux petites révolutions gagnèrent la planète. Je parle bien sûr du Wi-Fi domestique (réseaux sans fil) et de l’arrivée sur le marché d’appareils mobiles pouvant accéder à ces réseaux, de façon plus marquée à partir de 2005 (Nintendo DS, PSP et ensuite iPod et téléphones intelligents). Ces révolutions ont permis à certaines plateformes comme Facebook et Twitter de gagner en popularité. La particularité de ces nouvelles plateformes est la nécessité de disposer d’un accès au réseau internet «de-partout-et-en-tout-temps» afin de publier des messages «en direct». L’apparition massive dans nos écoles des appareils mobiles n’est pas étrangère à ces nouvelles plateformes. Ces appareils sont devenus aujourd’hui des instruments communs pour la grande majorité de nos élèves tel que le démontrait une récente étude du Cefrio sur la génération Y (2011).
Une réflexion
À l’ère des forfaits de données cellulaires plus abordables, de la disparition des lignes téléphoniques « dures » et de l’accès à la mobilité, nos élèves sont de plus en plus jeunes à disposer d’appareils possédant leur propre accès au réseau internet. Ils peuvent même partager leur connexion avec leurs amis ou alors profiter du réseau sans- fil ouvert d’un voisin de l’école ou de celui d’un restaurant ou d’un café populaire. Le réseau sans fil de l’école ne leur est donc même plus nécessaire pour «rester branchés». Si les jeunes disposent aujourd’hui de ces types d’appareils, avec l’approbation des parents qui consentent à en munir leurs enfants, est-il encore justifié d’interdire ces appareils dans les institutions scolaires ? Y a-t-il une valeur pédagogique à ces appareils justifiant leur présence entre nos murs ?
Je vous propose d’aborder la question d’un tout autre point de vue : est-il de la responsabilité de l’école d’aujourd’hui d’enseigner aux élèves la valeur pédagogique de ces appareils ?
Dans un prochain billet, pour la suite de cet article, je proposerai une posture possible en matière de médias sociaux et d’appareils mobiles..
Sébastien Stasse
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