Des bons moments

Inspiré par ce billet de @catherineperro j’ai décidé de publier ici quelques anecdotes qui me font encore plus apprécier mon travail comme direction d’école. Dès le début de l’année, je me suis construit une banque de ces bons moments en les compilant quotidiennement afin d’en garder la trace. En général, la reconnaissance est plutôt rare dans nos milieux, alors qu’on est souvent confronté à ce qui ne fonctionne pas : gérer des crises et éteindre des feux, voilà une partie du travail de direction, mais il reste cependant des moments exceptionnels au niveau pédagogique, mais surtout au niveau humain.

  • Lire sur les préférences de tâches d’une enseignante : j’ai très hâte de revenir au travail l’an prochain.
  • Michael qui vient à mon bureau tous les mardis midi pour me raconter les dernières nouvelles de lutte avec moult détails et en me montrant les photos sur le Web.
  • Les élèves de la maternelle qui viennent me montrer leurs réalisations et pour qui j’ai toujours des collants cachés dans un tiroir.
  • Les élèves de la classe d’accueil qui préparent des cartes de bienvenue sur le bureau de la nouvelle élève qui arrivera le lendemain, qui ne parle rien d’autre que l’arménien et qui est arrivée au Canada il y a 2 jours.
  • Des enseignants qui discutent de pédagogie.
  • Une enseignante d’expérience qui, suite à une formation, dit : nous sommes sur le chemin de la guérison.
  • Les câlins de quelques élèves de la maternelle et de la 1re année en fin de journée.
  • Un enseignant ému par une lettre de recommandation.
  • Une délégation d’élèves qui arrive à mon bureau en me disant : Monsieur il faut qu’on vous parle, mais en privé …
  • Une enseignante qui songe pour la première fois à animer un atelier lors d’un congrès suite à des commentaires sur son extraordinaire projet avec ses élèves.
  • Des enseignants qui acceptent de se lancer dans une recherche/formation.
  • Des élèves engagés dans diverses activités du comité étudiant et qui mènent à terme des projets.
  • Un système d’encouragement à l’expression française dans les corridors mis en place par les élèves d’une classe et son enseignante.
  • Assister à des spectacles animés par des élèves où les vedettes sont des élèves.
  • Sentir l’implication et le support du comité de parents
  • Voir la fierté des élèves à porter le chandail de l’équipe sportive de l’école, voir leur joie à remporter une médaille d’or et sentir leur déception suite à une élimination.
  • Lire les rêves pédagogiques de chaque enseignant de l’école.
  • Sentir qu’une vision est partagée par l’ensemble du personnel.

 

Et il y en a bien d’autres … je suis très chanceux d’oeuvrer dans le milieu où je suis.

 

Sébastien Stasse

 

 

 

 

 

 

 

 

 

GREF 2012 – Références

Ce billet contient les références données lors de mes deux présentations au Grand rassemblement de l’éducation en français 2012 qui s’est tenu à Edmonton les 26, 27 et 28 avril.

Un remerciement particulier aux organisateurs de l’événement pour l’invitation !

 

Présentations sur slideshare

Quand les médias sociaux s’invitent à l’école

iPad en éducation, une expérience sur le terrain

 

Références

École Alex Manoogian

Enquête CEFRIO

Programme d’initiation à internet et à la sécurité sur le Web (3e année primaire) PDF

Charte d’utilisation du réseau sans-fil et de l’utilisation d’appareils mobiles à l’école


Affiche à l’entrée de notre école

Exploration du iPad semaine après semaine (12 billets)

Casper suite pour la gestion des réglages d’un parc d’appareils

Suggestions d’Apps en éducation (anglais)

Microscope sans-fil Proscope

iBooks Author

Exemple de livre iBooks

Billet sur les stylets pour appareils mobiles

Générateur de code QR

App iPhone pour lire les codes QR

Les logos pour les blogues

 

 

 

 

ABC d’un blogue et processus développé chez un blogueur

 

Le plagiat à l'ère des réseaux sociaux (fin)

Voici la suite de mon premier billet relatant un cas de plagiat de devoirs dans une classe de notre établissement.

En après-midi l’enseignante se présente donc de nouveau à mon bureau en me montrant une lettre qu’elle souhaite envoyer aux parents. Elle me fait part de ses réflexions, en me mentionnant qu’elle voit bien qu’elle ne peut manifestement plus demander aux élèves ce genre de devoir à la maison et qu’elle va plutôt miser sur des devoirs où les élèves devront produire des phrases personnalisées rendant ainsi le plagiat impossible. Elle gardera le cahier d’exercices pour l’école. Reste le problème de la correction, qui risque de s’avérer beaucoup plus longue que la correction de réponses uniques.  Je lui suggère donc de ne corriger qu’une partie des devoirs, aléatoirement. L’idée même de laisser des fautes dans un cahier d’élève l’embête un peu, mais fera peut-être son chemin …

Par contre nous nous entendons sur l’importance d’aborder la notion de plagiat auprès des élèves et des parents et je lui propose de m’occuper de faire des démarches pour trouver une ressource externe (policier ou avocat) capable d’aborder ce sujet avec ses élèves sous peu. L’éducation est pour moi la base même dans la formation à la citoyenneté numérique et l’occasion est très belle d’aborder une fois de plus ce sujet avec les élèves. Par contre, éduquer et faire prendre conscience aux enfants que ça n’est pas acceptable de copier un devoir est une chose, il reste que la technologie pose des limites évidentes quant à la surveillance et au dépistage du plagiat. Malgré tout, nous nous entendons pour retirer le privilège de l’utilisation des appareils à toute la classe pendant quelques jours pour démontrer aux élèves que nous ne laisserons pas passer sous silence ce genre de pratique.

La lettre envoyée aux parents leur fait donc part de la modification des futurs devoirs, de la raison de ce changement et de l’importance de sensibiliser leurs enfants au phénomène du plagiat.

Cet événement aura été l’un des beaux moments vécus depuis mon entrée en fonction comme directeur pour les raisons suivantes :

 

  • D’abord d’être le témoin privilégié de l’impact direct de la technologie sur la pratique d’une enseignante d’expérience.
  • Ensuite, de pouvoir échanger sur le sujet avec elle en questionnant le résultat attendu de la pratique et le résultat obtenu.
  • De la voir se rendre compte qu’il sera difficile d’arriver à garder la même posture pédagogique avec les élèves.
  • D’éviter la démonisation des médias sociaux et des appareils mobiles, mais de profiter de l’incident pour aborder la problématique du plagiat avec les enfants.
  • De l’entendre réfléchir sur sa pratique et de la voir la modifier en fonction de nouveaux paramètres.
  • De la voir, après coup, devoir modifier une autre pratique pour éviter de faire face à une augmentation de sa tâche d’évaluation.
  • De la voir envisager de revoir sa façon d’évaluer.
  • Ce, qui au bout du compte, l’amènera à propose une tâche aux élèves qui donnera sans doute les mêmes résultats, mais que sera plus créative pour l’élève et sans doute plus signifiante.

Mais, le plus important, tout ceci a été possible parce que l’enseignante a accepté de réfléchir à sa pratique. Je lui lève d’ailleurs mon chapeau.

Comme direction d’école, j’aurais pu appliquer le règlement à la lettre, c’est-à-dire sanctionner … la classe (???) pour la copie d’un devoir. Je crois que dans cet épisode précis l’occasion était belle d’aborder le problème d’un angle éducatif plus large que la copie de devoir. Le plagiat restera certainement un problème dans notre société, mais nos élèves seront à tout le moins conscients de l’impact de leurs geste et des mesures auxquelles ils s’exposent. Reste que les choses changent et que certaines pratiques pédagogiques doivent être questionnées pour s’assurer qu’elles donnent bien les résultats escomptés en tenant compte de nouveaux paramètres. Par exemple, qu’en est-il des travaux de recherche demandés aux élèves qui sont très souvent un «copier/coller» des pages de Wikipédia, sans mention de la source. Ou encore un résumé de livre d’un élève que l’on retrouve mot pour mot sur un site de critique littéraire. L’augmentation vertigineuse du contenu disponible en ligne touche toutes les facettes de l’information et les élèves (et les étudiants) ont déjà le réflexe de scruter le Web pour trouver des réponses à leurs questions ou alors une façon de compléter des travaux. Imaginez ce que ça sera dans 3 ans …

 

Sébastien Stasse