GREF 2012 – Références

Ce billet contient les références données lors de mes deux présentations au Grand rassemblement de l’éducation en français 2012 qui s’est tenu à Edmonton les 26, 27 et 28 avril.

Un remerciement particulier aux organisateurs de l’événement pour l’invitation !

 

Présentations sur slideshare

Quand les médias sociaux s’invitent à l’école

iPad en éducation, une expérience sur le terrain

 

Références

École Alex Manoogian

Enquête CEFRIO

Programme d’initiation à internet et à la sécurité sur le Web (3e année primaire) PDF

Charte d’utilisation du réseau sans-fil et de l’utilisation d’appareils mobiles à l’école


Affiche à l’entrée de notre école

Exploration du iPad semaine après semaine (12 billets)

Casper suite pour la gestion des réglages d’un parc d’appareils

Suggestions d’Apps en éducation (anglais)

Microscope sans-fil Proscope

iBooks Author

Exemple de livre iBooks

Billet sur les stylets pour appareils mobiles

Générateur de code QR

App iPhone pour lire les codes QR

Les logos pour les blogues

 

 

 

 

ABC d’un blogue et processus développé chez un blogueur

 

Experts, dompteurs et magiciens …

Il y a des enseignants qui m’ont inspiré lors de mon cheminement scolaire : M. Brousseau et M. St-Germain en sont deux. Mais rarement dans ma carrière je n’avais été autant touché par la vision d’une personnalité marquante de l’Histoire. J’ai vu  le film Hugo Cabret et j’ai fait connaissance avec Georges Méliès, certainement une des rencontres les plus marquantes de ma vie.

Pour ceux qui n’ont pas vu le film, il s’agit définitivement d’un incontournable. Non pas tant pour la romance entourant l’histoire d’Hugo (habillement tissée d’ailleurs), mais bien pour l’hommage à un homme qui a failli passer à l’oubli et qui pourtant est le père du cinéma de divertissement, le père des effets spéciaux, mais surtout un visionnaire créatif : Georges Méliès.

Toute mon admiration envers Méliès touche plus particulièrement son utilisation créative d’une invention révolutionnaire : le cinéma. Il a su mobiliser ses compétences de magicien, bricoleur, producteur, réalisateur, scénariste, décorateur, machiniste et même acteur au sein d’un nouveau média pour faire «naître des rêves» et proposer des films de fiction . Ajoutons à cela les effets spéciaux et les trucages au montage qu’il a souvent découvert par sérendipité ainsi que la création du premier studio de cinéma français. (Wikipédia)

Plus je repense à son oeuvre, et plus je fais le parallèle avec la nouvelle réalité des enseignants face aux technologies informatiques qui se succèdent  à une vitesse incroyable. À l’image de Méliès, nous avons la possibilité en tant qu’enseignant de trouver dans ces nouveaux outils des façons de faire autrement et de permettre à nos élèves d’être créatifs comme jamais il n’en a été possible. L’animation, la vidéo, l’enregistrement audio, la production de livres sont autant de médias susceptibles d’engager les élèves pour leur permettre de « faire du sens » autour de leurs apprentissages, mais surtout d’exploiter leur créativité.

Nous vivons à une époque extraordinaire où les acteurs du système scolaire commencent sérieusement  à remettre en question, comme le disait si bien Merieu, l’architecture même de l’institution scolaire. Le questionnement se porte de plus en plus sur la nature même des contenus enseignés. Imaginez dans quel monde évolueront nos élèves (ou vos enfants)  qui termineront leur 5e secondaire dans 10 ans.  De quelle façon l’école aura-t-elle su les préparer à ce qui les attend, mais dont nous  soupçonnons à peine la nature aujourd’hui. Nos iPad seront certainement des objets de curiosité tout autant que le sont nos vieux Walkman de Sony aujourd’hui. L’école, à l’image de la vision de  Méliès,  n’a pas d’autre choix que d’encourager la créativité afin de développer chez nos élèves des compétences qui les prépareront à faire face de façon imaginative aux défis qui les attendent.

Des experts de la pédagogie et des dompteurs de technologie, voilà peut-être les bases conceptuelles des enseignants d’aujourd’hui parce qu’on sait bien qu’au moins une fois dans notre vie, au-delà des concepts, un magicien passionné nous a donné le goût d’apprendre.

Merci M. Brousseau, merci M. St.-Germain et merci M. Méliès.

Sébastien Stasse

Le plagiat à l'ère des réseaux sociaux (fin)

Voici la suite de mon premier billet relatant un cas de plagiat de devoirs dans une classe de notre établissement.

En après-midi l’enseignante se présente donc de nouveau à mon bureau en me montrant une lettre qu’elle souhaite envoyer aux parents. Elle me fait part de ses réflexions, en me mentionnant qu’elle voit bien qu’elle ne peut manifestement plus demander aux élèves ce genre de devoir à la maison et qu’elle va plutôt miser sur des devoirs où les élèves devront produire des phrases personnalisées rendant ainsi le plagiat impossible. Elle gardera le cahier d’exercices pour l’école. Reste le problème de la correction, qui risque de s’avérer beaucoup plus longue que la correction de réponses uniques.  Je lui suggère donc de ne corriger qu’une partie des devoirs, aléatoirement. L’idée même de laisser des fautes dans un cahier d’élève l’embête un peu, mais fera peut-être son chemin …

Par contre nous nous entendons sur l’importance d’aborder la notion de plagiat auprès des élèves et des parents et je lui propose de m’occuper de faire des démarches pour trouver une ressource externe (policier ou avocat) capable d’aborder ce sujet avec ses élèves sous peu. L’éducation est pour moi la base même dans la formation à la citoyenneté numérique et l’occasion est très belle d’aborder une fois de plus ce sujet avec les élèves. Par contre, éduquer et faire prendre conscience aux enfants que ça n’est pas acceptable de copier un devoir est une chose, il reste que la technologie pose des limites évidentes quant à la surveillance et au dépistage du plagiat. Malgré tout, nous nous entendons pour retirer le privilège de l’utilisation des appareils à toute la classe pendant quelques jours pour démontrer aux élèves que nous ne laisserons pas passer sous silence ce genre de pratique.

La lettre envoyée aux parents leur fait donc part de la modification des futurs devoirs, de la raison de ce changement et de l’importance de sensibiliser leurs enfants au phénomène du plagiat.

Cet événement aura été l’un des beaux moments vécus depuis mon entrée en fonction comme directeur pour les raisons suivantes :

 

  • D’abord d’être le témoin privilégié de l’impact direct de la technologie sur la pratique d’une enseignante d’expérience.
  • Ensuite, de pouvoir échanger sur le sujet avec elle en questionnant le résultat attendu de la pratique et le résultat obtenu.
  • De la voir se rendre compte qu’il sera difficile d’arriver à garder la même posture pédagogique avec les élèves.
  • D’éviter la démonisation des médias sociaux et des appareils mobiles, mais de profiter de l’incident pour aborder la problématique du plagiat avec les enfants.
  • De l’entendre réfléchir sur sa pratique et de la voir la modifier en fonction de nouveaux paramètres.
  • De la voir, après coup, devoir modifier une autre pratique pour éviter de faire face à une augmentation de sa tâche d’évaluation.
  • De la voir envisager de revoir sa façon d’évaluer.
  • Ce, qui au bout du compte, l’amènera à propose une tâche aux élèves qui donnera sans doute les mêmes résultats, mais que sera plus créative pour l’élève et sans doute plus signifiante.

Mais, le plus important, tout ceci a été possible parce que l’enseignante a accepté de réfléchir à sa pratique. Je lui lève d’ailleurs mon chapeau.

Comme direction d’école, j’aurais pu appliquer le règlement à la lettre, c’est-à-dire sanctionner … la classe (???) pour la copie d’un devoir. Je crois que dans cet épisode précis l’occasion était belle d’aborder le problème d’un angle éducatif plus large que la copie de devoir. Le plagiat restera certainement un problème dans notre société, mais nos élèves seront à tout le moins conscients de l’impact de leurs geste et des mesures auxquelles ils s’exposent. Reste que les choses changent et que certaines pratiques pédagogiques doivent être questionnées pour s’assurer qu’elles donnent bien les résultats escomptés en tenant compte de nouveaux paramètres. Par exemple, qu’en est-il des travaux de recherche demandés aux élèves qui sont très souvent un «copier/coller» des pages de Wikipédia, sans mention de la source. Ou encore un résumé de livre d’un élève que l’on retrouve mot pour mot sur un site de critique littéraire. L’augmentation vertigineuse du contenu disponible en ligne touche toutes les facettes de l’information et les élèves (et les étudiants) ont déjà le réflexe de scruter le Web pour trouver des réponses à leurs questions ou alors une façon de compléter des travaux. Imaginez ce que ça sera dans 3 ans …

 

Sébastien Stasse