Intégration d’outils d’évaluation dans des dispositifs de formation numériques (DFN) accessibles avec des iPad.

Voici les principaux liens vers cette communication d’une recherche exploratoire présentée au Sommet du iPad au printemps 2015.

Diaporama de la présentation

Résumé de la recherche exploratoire sur Éducation Canada.

Document complet de la recherche exploratoire.

Présentation de la problématique,

Présentation du concept de DFN,

Bibliographie

 

Exemples mentionnés :

How do I Plan a Trip?

Rencontre avec une entreprise locale

Situation d’évaluation mathématiques

Vox Pop

Recherche de Karsenti-Fievez  L’iPad à l’école: usages, avantages et défis : résultats d’une enquête auprès de 6057 élèves et 302 enseignants du Québec (Canada).

L’évaluation des apprentissages, de la planification de la démarche à la communication des résultats (2e édition) de Durand, M-J., Chouinard, R. et al (2014)

 

Résumé de la recherche exploratoire

L’arrivée récente des appareils mobiles, plus précisément des tablettes électroniques, a pour conséquence de considérablement redéfinir le portrait des parcs informatique dans les établissements d’éducation. Lorsqu’utilisés en salle de classe, dans quelle mesure les appareils mobiles peuvent-ils jouer un rôle pour supporter une démarche d’apprentissage et d’évaluation?. Pour que ces appareils puissent être utilisés à leur plein potentiel par les apprenants, les enseignants doivent pouvoir rendre accessible du contenu au travers d’une plateforme numérique. Quelles sont donc les façons d’intégrer des outils d’évaluation à l’intérieur de dispositifs de formation numérique (DFN) à l’aide des iPad. ?

Dans le cadre d’un travail dirigé d’une maîtrise en éducation, ces questions m’ont mené à réaliser une étude exploratoire visant à valider une démarche de recherche appliquée de type collaborative.  À l’été 2013, en collaboration avec  Micheline-Joanne Durand (professeure agrégée),  les étudiants inscrits au cours de 2e cycle Évaluation et TIC,  ont eu à concevoir une situation de compétence intégrant des outils d’évaluation et pouvant être entièrement réalisée à l’aide d’un appareil mobile (iPad). Par la suite, à l’aide de grilles analytiques, il a été possible d’évaluer la pertinence des situations de compétence et des DFN utilisés.

Nos premiers résultats indiquent que, bien qu’il soit possible d’intégrer des outils d’évaluation à des DFN, cette intégration ne peut actuellement reposer uniquement sur les fonctions inhérentes aux plateformes numériques actuelles, mais nécessite des ressources externes variées (fichiers numériques, applications, services en ligne).

Cette recherche exploratoire et ses résultats sont disponibles ici.

Il est possible de consulter en ligne : une présentation de la problématique, la présentation du concept de DFN, de même que la bibliographie associée au travail.

Sébastien Stasse

Apple Watch, retrait sur trois prises ou grand chelem ?

Il est très intéressant de lire les commentaires des premiers utilisateurs de l’Apple Watch et surtout de faire un parallèle avec l’arrivée des iPad il y a à peine 5 ans.

À l’époque, les spécialistes avaient conclu que le nouveau concept de Apple n’était pas un ordinateur et qu’il manquait bien des choses à cet appareil. J’avais commis un billet de blogue sur ce sujet « iPad, et si l’on voyait plus loin » en février 2010 pour tenter d’évaluer la portée technologique et l’impact pédagogique de l’outil. Avec plus de 10 versions différentes du produit depuis 5 ans, l’utilité de la tablette n’est aujourd’hui plus un sujet de discussion. Apple avait donc vu juste. De plus, son utilisation dans le milieu de l’éducation a définitivement contribué à donner un second souffle à la mobilisation des technologies en enseignement. Filmer, photographier, créer, partager, la tablette réussie mieux que jamais à mettre la technologie au service de la pédagogie. Pour le grand public, son usage est entré dans les mœurs au point où j’ai même acheté à mon père de 88 ans un iPad Air qu’il utilise sans pourtant n’avoir jamais eu d’intérêt à utiliser d’ordinateur. Les chiffres indiquent maintenant sans surprise que la vente de tablettes dépasse celle des ordinateurs. Mais qu’en sera-t-il pour la Apple Watch?

 

L’Apple Watch d’abord en trois prises…

Dans un premier temps, j’avoue avoir été déçu de l’objet lui-même présenté par Tim Cook lors de la Keynote de septembre 2014. Ça ressemble et ça se porte comme une montre et pour être bien certain que la référence à l’horlogerie soit complète, on a même pris soin d’y inclure une molette reproduisant une montre classique. On est loin d’un nouvel objet, surtout que je ne porte plus de montre (sauf un iPod shuffle à l’occasion) depuis que j’ai mon cellulaire avec moi de façon permanente! Deuxièmement, pour bénéficier de toute la puissante de l’objet il faut minimalement un iPhone 5. La Apple Watch n’est donc, pour le moment, qu’un (autre) périphérique Bluetooth et non un appareil autonome. Troisièmement le prix. Une entrée de gamme à 450 $, surtout en tenant compte qu’on doit déjà avoir un iPhone compatible, la question de l’utilité, au-delà du bijou, devient donc incontournable.

 

Le concept Apple Watch, un autre grand chelem d’Apple?

Au-delà de ce que j’appellerai ces trois premières appréhensions, regardons le concept en lui-même. Ce qui fera la force de cet appareil, ce sont en bonne partie les applications et donc les développeurs, tout comme ç’a été le cas pour le iPhone et le iPad. Deuxième élément important, c’est la capacité de l’appareil à capter différents signes vitaux ou différentes données sur l’utilisateur (déplacement, habitudes, etc.). Il s’agit définitivement de la voie de l’avenir : contribuer au Big Data de façon presque transparente et obtenir des données personnelles instantanées. On peut donc s’attendre a ce que les prochaines versions proposent des capteurs améliorés qui ouvriront peut-être la voie vers des usages intéressants. Troisièmement, un pas de plus dans l’ère connectée où l’ensemble des notifications, des rappels et donc de notre « vie numérique » ne sera plus à portée de téléphone (qu’il faut sortir pour consulter), mais bien à porté de poignet, accessible en un mouvement… pour le meilleur et pour le pire. À mon avis c’est cet élément qui fera le plus grand succès de l’objet et qui a le potentiel de redéfinir notre rapport à notre vie numérique en la rendant encore plus « accessible », comme si c’était possible.

Il va donc de soi que, contrairement au iPhone ou iPad moins discrets, Apple s’assure que ce « wearable » fera la fierté de son utilisateur en le rendant hautement personnalisable. Du jamais vu chez Apple qui devra jongler avec une variété de modèles et de bracelets. Associer un objet connecté à une image de luxe est donc la voie adoptée jusqu’au bout par Apple : entre 450 $ et 15 000 $… pour un périphérique du type montre connectée de première génération!

Une visite au Apple Store pour voir l’objet de plus près m’a convaincu de l’approche d’Apple. En 15 minutes, le vendeur qui m’était attitré n’a jamais mentionné les fonctions de la montre outre le fait que les capteurs devaient être en contact permanent avec la peau. J’ai donc essayé des montres, avec différents bracelets, soupesé le poids, échangé sur mon style (!!!), compris la facilité déconcertante de changer les bracelets et constaté que le modèle en stainless était vraiment beau. En sortant du magasin, j’ai même reçu un courriel des modèles essayés. Pas un mot sur l’utilité de l’objet, mais j’avoue ne pas voir moi-même abordé le sujet avec le vendeur (ou plutôt le conseiller!!!). J’en conclu que quand on est rendu à l’essayer, Apple prend pour acquis qu’on n’a plus besoin d’un pitch de vente sur son utilité.

Un objet au potentiel pédagogique ?

Et la pédagogie dans tout ça? Bien peu pour le moment, puisque la montre semble plutôt d’abord vouée à la notification de messages et à la collecte de données personnelles qui n’ont, à première vue, que peu d’utilité pour l’apprentissage, si ce n’est que d’en faire des graphiques à analyser. Certainement un grand potentiel pour des fonctions possibles d’aide à l’écriture, de dictée vocale ou de traduction à portée de doigt. Reste finalement l’aspect utilitaire de l’objet dans des fonctions de rappel de calendrier, d’échanges et de partages de données.  Mais on comprendra qu’un objet aussi « personnel » limite la possibilité de le partager. Contrairement au iPad, on est donc loin du chariot de montres connectées… du moins pour le moment ! Mais je vous assure que les Apple Watch seront tout de même présentes dans nos écoles dans les prochaines semaines … au poignet de certains élèves et du personnel.

La mienne est commandée … mais pas celle en stainless 😉 … À suivre !

Sébastien Stasse

 

La dernière fois où j’ai vraiment étudié …

Tranche de vie.

À l’hiver 2015, j’obtenais mon niveau 2 de l’Alliance des moniteurs de ski du Canada (AMSC) suite à 5 jours de stage, dont 2 journées d’évaluation.  Je ne me souvenais pas que de se retrouver en « séance » d’évaluation pouvait me rendre aussi nerveux et stressé. Vous vous souvenez ? Mal dormir, sentir une boule dans son estomac, avoir peur d’oublier un élément important, relire nos notes et finalement douter de sa capacité à réussir. Après quelques recherches, je me suis rendu compte que ma dernière expérience d’évaluation nécessitant la passation d’un examen datait de … l’hiver 1995, date de mon dernier cours au baccalauréat. Il y avait vingt ans !

J’ai pourtant complété une maîtrise en éducation depuis ce temps, de même qu’un certificat en plus d’être certifié formateur en éducation pour Apple. Mais tout ça, sans avoir à « passer » d’examen, mais plutôt en démontrant les compétences et connaissances attendues ou maîtrisées à l’aide de travaux, de productions et donc de traces.

Compétences, habiletés et ski

Parlant de traces, revenons au ski !  L’AMSC comporte 4 niveaux de qualification pour les moniteurs permettant à chaque fois de perfectionner les habiletés d’enseignement et la compréhension de la technique du ski. La grande majorité des moniteurs de ski au Canada sont de niveau 1 ce qui est suffisant pour l’enseignement aux débutants puisque, selon le directeur de l’école de ski d’une station connue, environ 80 % de sa clientèle qui suit des cours de ski a moins de 12 ans et est de niveau débutant ou intermédiaire.

Ce qui est très intéressant et ce qui m’amène à lier ce sujet à l’éducation, c’est à la fois l’approche pédagogique et la structure de la technique qui sont à la base de la méthodologie du ski de l’AMSC. Ici, on se base sur un enseignement centré sur l’élève et évidemment sur le développement de compétences et d’habiletés !

Les trois compétences de base :

  1. Adopter une position centrée mobile sur les skis
  2. Effectuer les virages en se servant du bas du corps
  3. S’équilibrer sur les carres

Cinq habiletés

  1. Position et équilibre
  2. Pivotement
  3. Mise à carres
  4. Dosage des pressions
  5. Coordination et synchronisme

Quel est l’intérêt de vous partager ces informations, outre le fait de vous démontrer que j’ai bien appris mes leçons, et bien c’est que pour mon « examen » j’étais évalué sur 2 éléments bien précis. Le premier, ma maîtrise de la technique même du ski et ma capacité à le démontrer au niveau expert. Le second, ma capacité à enseigner une leçon à un groupe de quatre skieurs selon l’approche de l’AMSC que je vous décris ici.

Plan de leçon selon l’AMSC

  1. Situer l’élève
  2. Choisir le terrain
  3. Analyser l’élève en fonction des compétences de base
  4. Identifier une habileté à développer et choisir une stratégie
  5. Évaluer le progrès
  6. Utiliser la pratique guidée

Ce qui m’insécurisait le plus du stage était, paradoxalement, la partie enseignement!  En effet, dans ce cas-ci, contrairement à ce dont j’ai toujours eu l’habitude dans ma carrière d’enseignant, je ne connaissais pas à l’avance de façon précise les compétences de mes skieurs et je ne pouvais donc pas vraiment « préparer une leçon passe-partout ». De plus, les 4 skieurs à qui j’allais devoir enseigner avaient  tous des niveaux de compétences différents et ils étaient eux aussi aussi bons, sinon meilleurs que moi puisqu’il s’agissait d’élèves du groupe qui faisaient le stage pour obtenir le même niveau que moi. Pour en ajouter un peu plus, tous les élèves en question étaient déjà moniteurs de ski dans une station.

Faire apprendre et enseigner

Enseigner le ski  c’est donc évaluer chaque élève individuellement lors d’une première descente, cibler une compétence puis une habileté à travailler et commune au groupe, adapter la stratégie (ou l’exercice) que l’on utilisera pour atteindre notre but pour chaque élève, évaluer les résultats et s’ajuster tout au long de la leçon. Vous comprendrez qu’il faut un bon « coffre à outils » d’exercices de tout genre dans lequel piger pour atteindre cet objectif. Bien sûr, je n’enseigne pas à 32 élèves en même temps, mais cette approche me semble bien coller à une démarche très centrée sur l’élève la grande tendance en matière de système scolaire du futur.   On y met l’emphase sur l’importance :

  1. d’une évaluation préalable permettant de situer l’élève
  2. d’une posture d’observateur et d’analyste de la part de l’enseignant
  3. d’un constant questionnement de la meilleure stratégie à adopter
  4. d’un défi et d’un progrès à la mesure de chaque élève favorisant sa motivation
  5. d’un accompagnement ciblé pour guider l’élève

Le développement de compétences passe, idéalement, par ces étapes, peu importe ce qui est enseigné. Pour le ski,  un simple coup d’oeil permet d’évaluer rapidement un élève, ce qui est beaucoup moins évident dans le cas de compétences disciplinaires de tout un groupe, qui demandent parfois la passation d’épreuves diagnostiques. Mais pour le reste, le tout me semble facilement transférable dans une perspective où l’on souhaite faire apprendre plutôt que simplement enseigner une leçon ou une technique.

Sébastien Stasse